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‘le ciment n’est pas uniquement un matériau. il est là où les ombres de l’histoire s’allongent’ le musée ichot (interactive center of ostrów history tumski) a été réalisé sur les rives de l’île qui rassemble les constructions les plus anciennes de la ville : près du musée, on trouve en effet la cathédrale dans laquelle fut proclamé au Xe siècle le premier état de pologne et autour du complexe s’étendent les murs d’enceinte de la ville. le projet se situe à l’emplacement de l’ancienne écluse et se présente comme un pont d’accès à l’île. dans un contexte aussi riche de mémoire historique, le problème principal était d’instaurer le juste lien entre l’ancien et le nouveau musée. le nouveau volume du musée est très simple : un cube quasiment aveugle de ciment brut, avec deux grandes fentes verticales qui correspondent à la division du plan de l’édifice et qui mettent en relation l’intérieur du musée et le profil de la cathédrale. le dépouillement de la forme se traduit par le plus grand respect des édifices historiques du contexte ; c’est d’ailleurs le puissant contraste avec eux qui met en valeur l’identité contemporaine de la structure. le caractère essentiel de l’édifice a été obtenu à travers l’utilisation de matériaux à l’état brut : ciment, acier et verre. ce sont les matériaux qui confèrent la meilleure lecture de la pureté de la forme architecturale. le parcours qui guide le visiteur, du parking vers le nouveau volume puis à l’intérieur du cube du musée, culmine sur la passerelle qui enjambe la rivière et atteint l’île, en créant de la sorte une promenade au milieu de l’architecture dont les références visuelles sont les tours de la cathédrale. cette dernière devient la plus grande et la plus importante des expositions. l’édifice se découpe comme une sorte de prisme à cinq faces, à travers lequel on observe ce que ce lieu compte de plus important, à savoir l’histoire. un des aspects les plus intéressants du projet est le surplomb sur la rivière: les 12 derniers mètres d’un cube dont les côtés mesurent environ 30 mètres sont en surplomb. la passerelle qui relie le volume aux murs médiévaux sur l’autre rive atteint l’ancienne écluse rénovée aux fins du projet. la lumière guide à chaque instant les visiteurs à travers l’histoire et leur permet de découvrir de nouvelles histoires. sur le lieu où la pologne est née, la lumière artificielle s’allume et dialogue avec les matériaux brutes. la présence massive du ciment, qui assure une perception toujours égale de la couleur et de la texture, est altérée et renforcée par la lumière qui contribue à alléger et à dématérialiser le matériau solide par excellence. un pavement extérieur en zigzag conduit directement à l’entrée du musée ichot: les luminaires cubo 15 balisent le parcours de leur lumière brillante. logés dans la fente entre les parois de l’édifice, les luminaires cubo 30 et le luminaire spessorina éclairent l’espace de manière plus discrète tout en en soulignant dans le même temps la fonction. l’espace de la fente étant très important pour l’édifice, d’autres éléments qui en rappellent la forme ont été utilisés dans le projet d’éclairage interne. les plafonds sont effet incrustés de nombreuses lignes de luminaires 094 et les luminaires spessorina et raggio montés au mur rappellent également la fente. l’esprit de l’histoire domine, toutefois le complexe compte également des lieux plus techniques tels que les bureaux et les escaliers. pour ces derniers, des luminaires spécifiques ont été choisis : bacchetta magica et 120-150 p.s. enfin, le surplomb entre la rivière et l’édifice est comblé par la lumière des luminaires cubo 30. ainsi grâce à un projet d’éclairage soigné dans les moindres détails, quand le ciment de l’édifice disparaît dans l’obscurité, la lumière elle reste.