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donné à la ville de reggio emilia par anna maria ternelli gerra pour créer un nouvel espace culturel dédié à son mari, l'artiste marco gerra (1925-2000), l'ex-hôtel cairoli, situé piazza XXV aprile, est devenu un nouvel espace voué à la photographie et à l'art contemporain, lieu d'exposition de la semaine européenne de la photographie. le pâté de maison, dont faisait partie l'édifice restauré, a été bâti sur une aire extérieure au ‘castrum' romain de la ville et était traversé par le lit de la rivière crostolo, aussi à l'époque romaine il ne s'agissait pas d'une zone résidentielle stable. avec la construction des murs d'enceinte hexagonaux au XIIIe siècle et l'inclusion de cette aire à l'intérieur de la ville, faiblement construite cette aire fut utilisée comme potager et vergers en raison de la présence toute proche du couvent ‘delle grazie'. en analysant les cartes historiques, la documentation photographique et autres données disponibles, il est apparu que là où se trouve actuellement l'hôtel cairoli étaient présents des murs d'enceinte avec des chemins de ronde et des ouvertures qui donnaient sur le potager du monastère. ainsi existait bel et bien une ‘communication visuelle' entre la place située derrière le théâtre (piazza XXV aprile) et le verger. en superposant les cartes historiques et les plans actuels de la zone, il a pu être établi que l'édifice a été calqué sur les murs d'enceinte et les chemins de ronde, de telle sorte qu'a ainsi été créé un rideau entourant la place à l'arrière du théâtre. le projet vise par conséquent à récupérer, non seulement l'édifice en tant que tel, aujourd'hui sans valeur architecturale ni esthétique, parce qu'ayant subi dans les années 50 des interventions purement spéculatives, mais également et surtout le concept de diaphragme, de façade d'interface visuelle, qu'il représentait à l'intérieur du tissu urbain de la ville historique. le projet d'éclairage a lui aussi été envisagé de la sorte : une lumière qui exalte les perspectives des espaces d'exposition et qui dans le même temps fasse office d'interface avec les parcours de distribution et avec les bureaux. l'idée du projet développe par conséquent les potentialités urbaines et architecturales du lieu, envisagé comme articulation entre deux parties de la ville historique à récupérer : la place à l'arrière du théâtre ariosto au sud (piazza XXV aprile) et l'espace rabaissé juxtaposé au théâtre cavallerizza au nord. la structure conduit le regard de l'intérieur vers le théâtre grâce à une série de portails métalliques qui, telle une épine dorsale, rythment la perspective de la façade transparente et inclinée vers l'est, pour souligner, grâce à cette position, la complexité et le prestige de la machinerie du théâtre : c'est par là en effet qu'entrent les machines, les décors et tous les équipements nécessaires à la ‘construction' des spectacles. l'édifice existant, d'élément de séparation, fermé sur lui-même, se transforme en un diaphragme ouvert, en se laissant traverser par le regard pour reconstruire le continuum spatial entre la place et les anciens vergers, séparés par le passé par un mur de ronde. le nouvel espace culturel marco gerra s'inscrit dans le tissu culturel et historico-artistique de la ville en relation avec le théâtre valli et le théâtre ariosto, le théâtre cavallerizza et le pôle universitaire du foro boario, les musées municipaux et la galerie parmeggiani. l'édifice se présente comme un parcours, comme un événement architectural et urbain, qui prend un caractère spatio-temporel, celui d'une recherche sur les connexions urbaines et non pas sur les seules formes. à l'intérieur, les escaliers d'angle relient et distribuent, au rez-de-chaussée atrium d'entrée et bookshop, videowall et salle de lecture ; au premier étage une salle polyvalente pour des conférences, des projections et des expositions, avec une cafétéria à ciel ouvert et un laboratoire didactique-atelier photographique avec balcon ; au deuxième étage, des espaces d'exposition temporaires avec une salle de réunion multimédia ; au troisième étage, d'autres espaces d'exposition temporaires et le bureau du centre. enfin l'espace ouvert entre cavallerizza et centre gerra, aujourd'hui terrasse d'un restaurant, bien que faisant l'objet, dans un deuxième temps, d'un projet de requalification, est restitué à la vie urbaine grâce à l'atrium passant du centre, qui le relie physiquement à piazza XXV aprile et le définit comme espace ouvert pour des conférences, des projections et des manifestations culturelles et musicales liées à celles de l'espace gerra. l'identité du lieu s'exprime par conséquent non seulement par des codes formels ou architecturaux, mais par la qualité et l'intensité des connexions urbaines, physiques et perceptives, que les citadins peuvent emprunter en traversant la ville.